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lundi 13 juin 2011

Compte rendu de l’Assemblée populaire de Toulouse du 12 juin 2011

Lors de cette assemblée, une cinquantaine de personnes étaient présentes.

L’assemblée a commencé par l’information sur l’état du mouvement en France et en Espagne.


Ouverture d’un débat : assemblée et actions : L’assemblée a poursuivi un débat sur le rapport entre le débat en assemblée et les actions.

Pour certains, le mouvement manque d’actions et il serait inutile de débattre éternellement et on devrait plutôt se concentrer sur des actions. Notamment, il faudrait une action d’envergure pour lancer le mouvement ou encore créer des actions visant à bloquer les points névralgiques du système (centre des impôts, banques, institutions de l’Etat, sociétés du CAC 40). Pour d’autres, le débat est le préalable à l’action. Le mouvement démocratie réelle n’a pas pour but de donner des propositions par avance, ce qui nous ferait retomber dans l’approche contemporaine du politique, mais de se réunir, débattre ensemble, comprendre les problèmes (réflexion collective) avant de passer à l’action.

Le débat est poursuivi pour rendre le mouvement efficace à partir des questions suivantes : Qu’est-ce qui nous rend le plus efficace ? La réflexion, la discussion ou l’information ?

La réflexion : pour certains membres, la réflexion est nécessaire. En effet, on rappelle que les gens discutent déjà entre eux dans d’autres cadres mais qu’il nous manque la réflexion collective. Le but des assemblées est justement l’apprentissage de créer collectivement des réflexions, de lister les problèmes avant de proposer des solutions.

Le débat s’est poursuivi sur la compréhension de la stagnation du mouvement. Par ce débat, il a été évoqué l’aliénation et l’enfermement des citoyens. Tout d’abord, sur la question de l’aliénation, on avance l’idée que les médias aliènent la population par les médias classiques (télévision, radio…) qui loin d’assurer leur mission d’information, pratiquent au contraire la désinformation ou l’abstention d’information (par exemple, les mouvements populaires dans les pays où la répression est flagrante….lybie, yémen, maroc…pour exemple, ne sont plus diffusés par les médias classiques qui ont préféré se concentrer sur l’affaire Strauss-Kahn ou les mouvements dans les pays où la répression est légère).

Cette aliénation bloquerait le réveil politique de tous.

Quant à l’enfermement, on avance l’idée suivante : les personnes ne peuvent être libres car elles sont prises dans des échéances (loyer, factures, etc…). Ces échéances les empêchent d’être libres et de pouvoir participer au mouvement de démocratie réelle. Elles imposent donc sur nos structures mentales l’obligation de travailler pour les entreprises, créer de la valeur ajoutée dont elles n’en bénéficient pas. Sur ce point, on avance l’injustice économique entre la pierre et l’être humain. Le prix de la pierre est payable par avance (le 1er du mois) tandis que le prix de la force de travail est payable qu’après le travail accompli (fin du mois voire les dix premiers jours du mois suivant). Cette approche du paiement de la force de travail est délibérée pour certains car c’est par ce biais que l’on peut asservir les travailleurs et révèle l’idée que ce qui fait l’exécution d’un contrat n’est pas les valeurs d’intégrité et d’honnêteté mais la force de l’argent.

On poursuit le débat alors sur comment permettre à tout le monde de sortir de ce circuit infernal.

Des membres présentent alors le monde des squats qui, par la réquisition, peuvent bénéficier d’un toit pour réaliser leur travail conforme à leurs valeurs. Cette forme d’action est libératrice pour la société.

Par exemple, à Toulouse deux bâtiments ont été réquisitionnés pour répondre aux problèmes sociaux actuels. Le Groupement pour le Travail Social, en réponse aux coupes budgétaires affectées à la grande précarité (hébergement d’urgence…) et à la fermeture de trois centres d’hébergement d’urgence (La Halte de Nuit, un foyer Emmaüs pour personnes seules et un foyer Emmaüs pour les familles), ont réquisitionné un bâtiment au 4bis rue Goudouli qui fonctionne sur le mode de l’autogestion et bénéficiant d’une solidarité des riverains, associations et institution. Le Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion a quant à lui réquisitionné un bâtiment de 5 étages au 70 allée des demoiselles. Il a ainsi créé un centre social autogéré qui permet à des familles d’avoir un logement, l’ouverture de cours d’alphabétisation, la mise en place de partenariats ainsi que d’un étage entier affecté aux ateliers libres sur la ville.

Ces formes d’actions permettent ainsi de montrer à la population que d’autres modes de vie sont possibles en dehors de l’économie de marché et d’un fonctionnement basé sur la quantification des valeurs.

On rappelle alors l’idée de Lydia (présente sur le forum social dans le groupe « Atelier de recyclage ») qui propose de monter un atelier recyclage pour transformer des déchets en biens utiles à tous et qui seraient proposés sur la place du Capitole gratuitement ou en échange d’un don à la seule volonté du bénéficiaire du bien transformé. On poursuit alors sur la sensibilisation sur l’écologie. En effet, en ville il n’y a pas de poubelles à tri sélectif. On propose alors de créer des poubelles à tri sélectif sur la place Capitole avec un tract invitant aux consommateurs de jeter leurs déchets dans ces poubelles. Une partie des déchets pourrait ainsi servir directement pour l’atelier recyclage

On passe alors aux actions et modes d’actions.

Des actions sont proposées :
  • bloquer les centres d’impôts
  • bloquer l’accès aux distributeurs des banques
  • multiplier les petites actions (ex : actions artistiques, actions néons, rassemblement de solidarité….)

On rappelle également les actions prévues.

Mardi, rendez-vous à 12h devant la Préfecture.
Vendredi, rendez-vous à 15h Place du Capitole

Une discussion s’ouvre sur la légalité des actions. En effet, depuis quelques jours, est demandésur le réseau social et la liste de diffusion si les actions proposées sont légales. Un des membres de l’assemblée rappelle que les gouvernements en place créent des dispositifs destinés à réduire nos modes d’actions. Par exemple, la loi LOPSSI II veut mettre fin aux squats en pénalisant les réquisitions. Autre exemple : l’interdiction de manifestations, arrestations de personnes chantant sur les places publiques (affaires Brassens). Si l’on retient le caractère pacifiste de nos actions, il est alors avancé l’idée que même si des lois contraires à nos libertés sont édictées pour rendre nos actions illégales, qu’il faudrait peut être parler plus de légitimité que de légalité. Des actions illégales, oui, mais pas illégitimes. Le débat reste ouvert.

Un débat a été ouvert sur le point info et la régularité des assemblées.

Le point info : on a constaté que les personnes pouvant se mobiliser en journée se comptent sur les doigts de la main et que dès lors la tenue d’un point info toute la journée est contre-productif pour deux raisons. La tenue dès 10h du matin empêche que les personnes puissent participer aux travaux de la journée qui démarrent dès 11h chez Gérard. En outre, il est avancé que les personnes travaillent, vaquent à leurs occupations personnelles toute la journée et que les toulousainxs prennent plus de temps le soir. On propose alors de le tenir qu’à partir de 17h au Capitole. Cette proposition est validée par l’assemblée.
On propose également que des points info s’ouvrent dans d’autres quartiers de Toulouse. Cette proposition est jugée bonne par l’assemblée car elle permettra de sensibiliser au préalable les riverains avant d’organiser des assemblées dans les quartiers (chaque jeudi dans un quartier différent). Cette proposition est acceptée. L’organisation dépendra de chacun et ne devra pas empêcher la tenue du point info à Capitole. Gérard et d’autres personnes proposent de mettre en place un point info cette semaine à Arnaud Bernard, une assemblée devant s’y tenir jeudi prochain.

La régularité des assemblées : des membres de l’assemblée rappellent qu’elles ne peuvent pas être là tous les soirs et que ce pourrait être une perte d’énergie de tenir une assemblée chaque soir et propose donc qu’on étale dans le temps les assemblées. D’autres rappellent que la tenue des assemblées chaque soir est importante pour le mouvement et qu’il faut laisser la liberté à ceux qu’ils veulent participer de tenir les assemblées.

La tenue des assemblées : on propose aussi de distinguer l’information et les questions organisationnelles, les assemblées devraient être réservées aux débats pour ne pas exclure les gens moins impliquXs. En effet, à Barcelone, on distingue les réunions ayant pour objet de transmettre l’information des mouvements et les conclusions des groupes de travail des assemblées.

On constate qu’à Toulouse, les assemblées portent le plus souvent sur l’organisation et l’information. Cette part majeure dans les échanges au cours des assemblées est néfaste car les nouveaux venus s’ennuient très vite et partent le plus souvent. Pour y remédier, on propose de transmettre l’information par le point info et que les conclusions des groupes de travail ait lieu à 17h. Cette proposition est validée et inscrite dans le nouvel appel des indignxs de Toulouse.

Discussion et validation d’un nouveau tract : On passe alors à une discussion sur un nouveau tract. Celui-ci est d’abord passé à chaque membre présent qui y annote ses remarques. Ensuite, une lecture est faite à toute l’assemblée. Celle-ci présente alors ces remarques et propositions d’amendement. Suite aux discussions et un débat consensuel, le tract est validé à l’unanimité des membres présents. Il est alors transmis à la commission logistique pour qu’il soit réécrit et diffusé. L’organisation de la diffusion du tract est présente dans le rapport logistique du 12 juin et du 13 juin.

L’assemblée s’est close sur ce point.

Le nouveau tract a été lu sur les quatre coins à la place du Capitole.


Democracia real ya - Prenons la place Toulouse

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